« Un couteau dans le coeur », le giallo obsessionnel de Yann Gonzalez

“Un couteau dans le coeur” explose dans un combo amour, passion, porno. Attendu comme le trouble-fête d’un festival de Cannes trop sage, Vanessa Paradis y interprète une productrice de films X, alcolo et désespérée. Elle est dingue de Loïs, sa monteuse, qui veut définitivement la quitter. À défaut de se foutre en l’air, un serial killer s’en charge. Les acteurs tombent comme des mouches, une ombre rode sur les plateaux de tournage, et on se laisse plaquer à notre siège de ciné.

Ce pitch furieux est signé Yann Gonzalez, le frère du leader de M83. Après un premier long métrage en 2013, “Les Rencontres d’après minuit », il réussit à nous secouer de nouveau. On pourrait évoquer la photographie crépusculaire, la folle justesse des performances, le scénario parfaitement ficelé. On aimerait dire combien “Un couteau dans le cœur” est plus qu’une oeuvre décadente, vouée à l’autel du genre. Sait-on même si c’est bon ou mauvais ? À vrai dire, aucune importance ; la critique à d’autres. En un roman-photo, on laisse parler les images d’elles-même.