fbpx
En cours de lecture
Las Aves : peut-on danser de nos relations merdiques ?

Las Aves : peut-on danser de nos relations merdiques ?

Marin Woisard

Trois ans après la sortie de « Die in Shangaï », Las Aves signe un album futuriste sur les affres de l’amour contemporain. Avec une question en suspens : peut-on danser de nos relations merdiques ?

On attendait de pied ferme le retour de Las Aves. Car plus que quiconque, le groupe toulousain parvient à saisir les turpitudes de notre génération désabusée, perdue entre l’infini des possibilités et l’impossibilité d’aimer. Comment s’aimer soi lorsqu’on ne cesse de se comparer ? Comment aimer quelqu’un d’autre lorsqu’on court derrière un idéal fantasmé ? Est-on voué à finir éternellement frustré ? La chanteuse du groupe Géraldine Baux a longtemps souffert de troubles alimentaires, et de son histoire douloureuse, elle porte désormais la voix cristalline de l’estime de soi.

Un album-concept à l’ère de l’amour 3.0

Le cœur palpitant et les mains tremblantes, l’album nous attrape dès l’ouverture brutale et caustique de « You need a dog » . De la fin d’une relation au renouveau, les onze morceaux nous étourdissent dans la ronde folle des sentiments post-rupture, particulièrement manifeste dans l’ivresse mélodique « A Change of Heart » . Ce single naturel est habité par la beauté foudroyante d’un crush mort-né, aussi éphémère qu’une story Instagram, aussi criminel qu’un sexto sans réponse. Passé les élans acérés des deux premiers hits, l’album ouvre une introspection moins vénère mais d’autant plus touchante.

Produit par le prince noir du gabber Lucien Krampf, la rencontre nous électrise de part en part avec le bouleversant « Baby », l’incontournable « Worth It » et le lascif « Tomorrow ». Le blister du CD est depuis longtemps déchiré, les pistes enchaînent une ferveur jamais démentie. Comme la passion ressentie aux premiers jours, l’apparente facilité de production cache des mécaniques complexes où les prémisses d’une nouvelle pop se dessinent. De gros beats techno, un autotune savoureux, des refrains entraînants, en voilà suffisamment pour affirmer la fraîcheur d’un album coup de cœur.

Un savoureux mélange de pop, électro et techno

Emporté dans le tourbillon de cette idylle naissante, l’esprit ailleurs et le souffle coupé, nos bonnes manières sont passées à la trappe. Car oui, on a oublié de faire les présentations. LP s’appelle « I’ll Never Give Up On Love Until I Can Put A Name On It« . Et alors qu’on croyait avoir tout entendu, il s’accroche à nous dans la passade explosive « Fuck That Shit » avant de jouer au grand sensible dans « Thank You ». Sous toutes les facettes, ce béguin a les arguments pour tenir au long cours sur nos playlists. L’amour a désormais un nom, celui que Las Aves a bien voulu lui donner.

LAS AVES EN CONCERT

Jeudi 24 octobre 2019 à 19h30
À la Gaîté Lyrique, 3 bis rue Papin, 75003 Paris
Événement Facebook
Écoutez « I’ll Never Give Up On Love Until I Can Put A Name On It » sur Spotify. Retrouvez Las Aves sur Facebook et Instagram.

© 2023 Arty Magazine. Tous droits réservés.

Retourner au sommet