fbpx
En cours de lecture
Interview : Dombrance nous fait danser avec Giscard d’Estaing

Interview : Dombrance nous fait danser avec Giscard d’Estaing

Marin Woisard

Le producteur parisien s’inspire de personnalités politiques pour composer des tubes imparables, de Taubira à Raffarin en passant par son nouveau single dédié à Giscard D’Estaing. Entretien.

Avant Dombrance, aucun producteur n’avait osé provoquer une émeute sur le dancefloor en remixant la classe politique. Tout commence par une révélation mystique en studio où l’artiste croit entendre « François Fillon » entre ses notes de synthés. Prenant au pied de la lettre la révélation divine, il crée un morceau où le gimmick est répété en boucle. Posté sur Facebook, le track retient l’attention de l’influent programmateur des Transmusicales, Jean-Louis Brossard. Ni une, ni deux, ce dernier l’invite à jouer au prestigieux festival en 2018 : tout le potentiel viral de son programme musical peut alors prendre son envol.

Quand la classe politique rencontre le dancefloor

Bertrand Lacombe, de son vrai nom, n’est pas né de la dernière pluie. Homme de l’ombre ayant collaboré avec Calc, Emily Loizeau, CharlÉlie Couture et Superpoze, ce bordelais d’origine s’est fait connaître en tant que moitié du groupe DBFC. Captant l’air du temps comme personne, son univers télescope dans une communion libératrice la disco, la techno et la pop. Après avoir dévoilé les tubes politiques Raffarin et Taubira, l’artiste glamourise Giscard d’Estaing dans le single éponyme. Rendez-vous le 14 juin pour le découvrir sur la compilation Tasty Tunes de Cookie Records.

Marin : Hello Dombrance. Comment débuter à part avec ma déclaration d’amour ? Je suis depuis le tubesque Donna, j’avais kiffé l’énergie fédératrice de ton groupe DBFC et te voici aujourd’hui avec ce projet jubilatoire.
D’après la légende urbaine, ton premier track François Fillon serait né d’un hasard heureux en studio ?

Dombrance : La légende est bien vraie. Il y a un an, je me suis retrouvé dans mon studio dans un état second (malade et sous médocs) et j’ai eu une illusion sonore en jouant un synthé. Je l’entendais dire « François Fillon, c’est François ». Et depuis c’est n’importe quoi (rires)…

M. La musique comme la politique peuvent être des catalyseurs de communion populaire. C’est un leitmotiv de ton projet ?

D. C’est exactement ça. Pour moi le plus important c’est la musique, le plaisir ultime de faire danser les gens autour d’un langage universel. Tout mon concept n’est qu’une excuse pour faire passer mes petits morceaux et prendre un max de plaisir.

M. Est-ce que tu choisis des personnalités dont tu te sens proche ou tu t’ouvres à tous les bords politiques ?

D. Ce qui m’intéresse c’est de créer un décalage entre un personnage et la musique. Faire un morceau de techno qui répète « Copé » à l’infini ou faire un track hyper disco avec Raffarin, ça crée un décalage qui m’amuse. En revanche le rapport est différent avec Taubira, j’exprime plus un ressenti. Avec Giscard d’Estaing c’est un sentiment de nostalgie, un « c’était mieux avant » qui n’a finalement aucun rapport avec VGE mais plutôt une époque. Chaque personnage exprime quelque chose de différent. En revanche, il y en a que je ne peux pas faire (Wauquiez, Le Pen…) car ils ne m’amusent pas.

M. Les visuels d’Olivier Laude [NDLR : connu pour ses couvertures du magazine Gonzaï] participent à la fraîcheur de ton univers. Comment cette collab’ est venue sur la table

D. Le décalage entre la musique et la personnalité doit également s’exprimer visuellement. J’ai eu l’immense chance de tomber sur Olivier Laude, c’est incroyable tellement on s’entend bien. C’est drôle, cool, et surtout beau. On n’est pas dans dans la caricature à la Charlie Hebdo, il y a quelque chose de plus poétique et WTF. J’aime l’idée que les personnalités tombent sur un punch rempli de MDMA et pètent un plomb (rires). Ça nous plait tous les deux de sortir du cadre.

M. Tu me parles de ta collab’ avec Cookie Records sur Tasty Tunes ?

D. C’est très simple : les gars de Cookie Records suivent le projet depuis le début. Ils voulaient absolument Giscard pour leur compile et j’ai dit banco.

M. C’est quoi la suite de ton actu, t’as des dates prévues ?

D. Je travaille en ce moment sur nouveaux politiques étrangers : Barack Obama, Donald Trump, Andrés Manuel López Obrador (le président du Mexique). Du coup, je vais jouer à New York à la fin du mois. J’ai aussi des dates en France au Festival Bon Temps le samedi 25 mai à Nancy, à Garorock et à Terres du Son.

Merci Dombrance ✌
Retrouvez Dombrance sur Facebook pour bouncer jusqu’au petit matin. La compilation « Tasty Tunes » sortira le 15 juin sur le label Cookie Records 🍪.

© 2023 Arty Magazine. Tous droits réservés.

Retourner au sommet