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Elena Chernyshova photographie la Sibérie comme tu ne l’as jamais vu

Elena Chernyshova photographie la Sibérie comme tu ne l’as jamais vu

Marin Woisard
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La photographe Elena Chernyshova saisit le quotidien des populations locales en plaçant l’humain au centre de ses compositions.

Dans l’extrême nord russe, la ville de Norilsk et ses 175 000 habitants est la plus polluée du pays. Entre désert blanc et enfer gris, les températures peuvent dégringoler jusqu’à -55° C sous le smog de l’industrie minière. Isolée du reste du pays (que ses habitants appellent « le Continent »), l’accès rendu possible qu’en avion renforce la sensation de solitude insulaire. La photographe Elena Chernyshova s’est plongée en immersion au cœur de la nuit polaire.

Originaire de Moscou, Elena documente la rudesse de l’environnement dont elle extrait une beauté graphique saisissante. Récompensée par le Prix World Press Photo en 2014, son regard tendre contraste avec le milieu hostile. Sa carrière multi-primée l’a mené à collaborer avec Le Monde, National Geographic, Geo, et obtenir la bourse de la Fondation Jean-Luc Lagardère pour sa série « Jours de nuits, nuits de jour ». Elle est retournée à Norilsk pour un second cycle photographique intitulé « Zima ».

Avant son départ pour l’Islande, on s’est entretenu avec la grande photo-reporter russe pour évoquer sa série sur Norilsk et ses projets à venir. Extraits choisis.

Elena Chernyshova : La curiosité est le déclencheur qui me pousse à commencer un nouveau projet. Mes projets personnels sont toujours liés à mon désir d’investiguer, d’approfondir ma compréhension d’un sujet.

Elena : Je suis beaucoup plus attirée par le quotidien que par des événements marquants. La vie est constituée de détails qui reflètent notre mentalité, notre culture.

Elena : Je suis curieuse d’observer les petits détails auxquels on ne fait pas attention habituellement. C’est à travers eux qu’on peut comprendre la réalité des autres.

Elena : À Norilsk c’est beaucoup plus dur que dans d’autres villes. Pour en partir il faut prendre l’avion, c’est un véritable voyage [ndlr : aucune route ne relie Norilsk à d’autres villes]. D’autant plus qu’il manque une proposition d’événements culturels.

Elena : Pour ceux qui souhaitent faire carrière dans l’industrie, il y a de bonnes perspectives, avec l’une des meilleures écoles supérieures pour préparer des spécialistes. Les autres essaient de partir pour mener des études dans les villes de « la terre » [ndlr : nom donné par les habitants de Norilsk au reste du continent].

Elena : Mon projet actuel raconte la vie des « vieux-croyants » russes. Ils ont refusé la réformation de l’église orthodoxe entreprise par le Patriarche Nikon au 17ème siècle.

Elena : En tant que gardiens des traditions ancestrales, ils ont été persécutés pendant plus de trois siècles. Les vieux-croyants sont allés se cacher au plus profond des forêts, dans des endroits isolés du monde extérieur où ils pouvaient pratiquer leur foi sans danger. Leur mode de vie est basé sur l’interaction avec la nature encore de nos jours.

Merci Elena !

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