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5 albums à ne pas louper cette semaine : Baxter Dury, Lapsley, Refuge…

5 albums à ne pas louper cette semaine : Baxter Dury, Lapsley, Refuge…

Marin Woisard

C’est la même punchline chaque semaine : qu’est-ce qu’il fallait mettre dans ses oreilles pour kiffer la vie ? Pour ne pas tourner en rond entre quatre murs, on prend l’air avec Baxter Dury, Låpsley, Refuge, Bon Voyage Organisation et Supernova.

Baxter Dury – The Night Chancers (LP)
Notre morceau préféré : « Carla’s Got A Boyfriend »

Le dandy british Baxter Dury nous sert un comeback tiré à quatre épingles comme les frais costards qui habillent le bonhomme. Son sixième album The Night Chancers est l’occasion de retrouver sa voix chaude et monocorde au cours d’un voyage introspectif, série de petites vignettes attachantes et quasi-cinématographiques où il partage ses états d’âme. C’est comme écouter du Serge Gainsbourg avec un brin de loose enchantée et de romantisme cool, comme sur Samurai où il utilise des gémissements féminins. À grand renfort de sa fameuse basse et de violons omniprésents, Baxter nous fait kiffer ses errances nocturnes où les chanceux sont ceux qui l’écoutent.

Låpsley – Through Waters (LP)
Notre morceau préféré : « Speaking of the End »

En écrivant et produisant entièrement à domicile, la chanteuse Låpsley n’a pas attendu d’être confinée pour s’attaquer à son second album. Celle qui est citée par Billie Eilish comme une influence majeure (rien que ça) évoque le passage à l’âge adulte après avoir sorti son premier disque à 19 ans. Avec sa douce voix androgyne, la bedroom singer évoque son impuissance face à un avenir incertain, dressant un parallèle écologique qui apaise autant qu’il inquiète. Dès l’ouverture du disque, elle sample un discours de son père, éminent ingénieur, pour évoquer l’impact des changements environnementaux ressentis dans l’eau. Låpsley confirme que le futur lui appartient.

Refuge – Hunger (LP)
Notre morceau préféré : « Silsila Yet Chahat Ka »

Plutôt rigolo de chroniquer un artiste qui s’appelle Refuge en pleine crise du confinement. Car si notre refuge est habituellement notre appart’ parisien, c’est aujourd’hui cet album electro pop aux sonorités indiennes qui permet de s’en échapper. En neuf morceaux allant de l’introspection mélancolique à l’explosion opiniâtre, le projet est habité d’une altérité qui nous redonne foi en l’avenir. À savoir la possibilité d’écouter un jour le foisonnant Silsila Yeh Chahat Ka dans une balade cosmopolite, le planant 2K16 depuis le métro aérien ou le bien-nommé The World Outside où nos pas nous porteront. Le projet de Florian Bertonnier, ancien candidat de La Nouvelle Star, nous promet un avenir rayonnant à laquelle sa carrière semble tout autant destinée.

Bon Voyage Organisation – La Course (LP)
Notre morceau préféré : « La Course »

Bon Voyage Organisation (BVO pour les aficionados) est drivé de main de maître par le capitaine Adrien Durand, réalisateur pour les reustas de l’intelligentsia indé (Amadou et Mariam, Bagarre, Papooz), quand il ne produit pas sa disco pop orchestrale. Bref, depuis la sortie en 2015 de leur EP Xīngyè, il est du nouveau chic de kiffer BVO. Qu’on se rassure, la hype est regonflée pour quelques années avec ce nouvel album La Course. Derrière le chill d’une apparente sérénité mélodique, se battent pour co-exister world music, musique orientale et ambient dans un patchwork de nappes où tout n’est que conflit, compromis et nouveauté.

Supernova – EP 1 (EP)
Notre morceau préféré : « Les Amants Déchus »

Comète de la pop française, Supernova colmate nos cœurs tristes. Une tristesse qui n’est pas causée par notre ex qui nous a laissé sur le carreau, bien que ce soit le sujet de leurs chansons, mais par une tradition disparue de la pop littéraire écorchée. Groupe formé par Martin Balmand sur les textes de Paul Hazan (Pépite), Supernova fusionne mots et notes dans un ballet accidenté de synthés guillerets, de textes spleenesques et de mélodies évanescentes. C’est un peu comme si Rimbaud s’était mis à la pop française après avoir été largué par son crush Tinder.

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